Glisser des lettres dans les rideaux de la Ka’ba

Glisser des lettres dans les rideaux de la Ka’ba
Q : Nous voyons beaucoup de lettres glissées dans le rideau de la Ka’ba qui porte la mention suivante : « A mon Seigneur - glorifié soit-Il - à Allah le Généreux. »




A l’intérieur de cette lettre se trouve le message suivant : « Ô Bien-aimé d’Allah, nous souhaitons visiter ta « Maison » et en être proches, nous souhaitons accomplir la prière dans ton sanctuaire sacré, je t’implore, ô Bien-aimé d’Allah, d’accepter ma demande et que tu nous rapproche de toi, moi et mon époux afin que je sois comblée de ta proximité, que la prière soit sur toi, ô Bien-aimé d’Allah. Ta serveuse dévouée ‘Ulwiyya fille de ‘Â’îsha. »





R : Ce message de la part de ‘Ulwiyya fille de ‘Â’îsha est adressée au Prophète – d’après ce qui semble ; cette lettre contient une invocation à autre qu’Allah, glorifié soit-Il, et l’invocation à autre qu’Allah est de l’association majeure, faisant sortir de la religion.




Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ne peut ni nuire ni profiter à lui-même, ou à autrui. Allah dit :









« Dis, ô Muhammad, dis[-leur] : « Je ne vous dis pas que je détiens les trésors d’Allah, ni que je connais l’inconnaissable (al-Ghayb), et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé. » ».[1]





Il ne possède pas les trésors d’Allah pour pouvoir les donner à qui il veut et ne connaît pas l’inconnaissable. Il n’est pas un ange mais il est un être humain. C’est un serviteur parmi les serviteurs d’Allah, et il ne fait que suivre ce qui lui est révélé. Et lorsque le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, est décrit dans un contexte d’adoration, c’est pour le défendre et pour l’honorer car il est celui qui a reçu la révélation du Coran, et celui qui a été élevé au ciel lors de l’ascension nocturne.




En tous cas, ces messages sont de l’association majeure qui fait sortir la personne de la religion. Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, n’a pas la capacité d’éloigner le mal de cette femme, ni de lui procurer le bien :









« Dis : « Je ne possède aucun moyen pour vous faire du mal, ni pour vous mettre sur le chemin droit » ».[2]





Il rassembla ses proches, les appela par leurs noms et leur dit :





« Je ne peux rien pour vous auprès d’Allah ».[3]





Cette femme doit se repentir à Allah et n’invoquer qu’Allah car c’est Lui qui dissipe l’affliction et répond à celui dans le besoin lorsqu’il L’invoque.




Il y a dans son message un point sur lequel j’aimerais faire une remarque : lorsqu’elle dit au Messager, prière et salut d’Allah sur lui : « Ô Bien-aimé d’Allah. » Il est certes le bien-aimé d’Allah, mais il y a un autre attribut plus noble que celui-là qui est : « L’ami proche d’Allah. » Le Prophète est l’ami proche d’Allah, il dit :




« Allah m’a pris comme ami proche comme Il l’avait fait avec Ibrahim. »[4]





C’est pourquoi celui qui le désigne par bien-aimé l’a rabaissé de son rang, car être l’ami proche d’Allah est plus noble et plus élogieux que d’être Son bien-aimé.




Tout croyant est un bien-aimé d’Allah, mais le Prophète occupe une position plus élevée que cela car il est l’ami proche d’Allah. C’est pourquoi nous disons « Muhammad le Messager d’Allah, l’ami intime d’Allah », car c’est plus élogieux que de dire « le bien-aimé d’Allah. »








· Fatwa de cheikh Otheimine,




· Fatâwâ al-‘Aqîda, p. 396, 397










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[1] Les Bestiaux, v. 50.

[2] Les Djinns, v. 21.

[3] Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre des recommandations (2753), et Muslim, chapitre de la Foi (206).

[4] Rapporté par Muslim, chapitre des mosquées (532).