L'offrande sacrifiée en dehors de Dieu

L'offrande sacrifiée en dehors de Dieu
Q : Sacrifier par dévotion, des moutons auprès de la stèle de certains saints est toujours en usage dans ma famille… j'ai bien essayé de leur interdire mais cela n'a fait que les renforcer dans leur entêtement… je leur ai pourtant dit que c'était un acte d'association à Dieu. Ils m'ont répondu : nous adorons Dieu comme il se doit, mais quel mal y a-t-il à visiter les saints, et à demander à Dieu dans nos supplications : « Par devoir envers le saint tel ou tel, l'un de tes pieux serviteurs… guéris-nous de la maladie, ou éloigne-nous de tel malheur… » Je leur ai fait comprendre qu'il n'y avait point d'intermédiaire dans notre religion ni de hiérarchie mais ils m'ont supplié de les laisser tranquille.
Comment voyez-vous que je puisse résoudre ce problème … comment dois-je me comporter envers eux, et de quelle façon pourrais-je lutter contre ces innovations ? Je vous remercie d’avance.





R : Il est connu, d'après les preuves issues du Coran et de la Sounna, que l’offrande dévouée à quiconque en dehors d’Allah parmi les Saints, les génies, les idoles, etc. est un acte d'association à Dieu. Nul doute que ces pratiques relèvent de l'ère pré-islamique et qu’elles sont propres aux polythéistes. À ce propos, le Seigneur Tout Puissant a révélé :






« Dis : Ma prière et mon offrande, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu, Seigneur de l’Univers Qui n'a point d'associer. Voici ce qu’il m’a été imposé, et j’en suis le premier musulman »

(Sourate Al Anam verset 162)

L'offrande signifie l'égorgement ou le sacrifice. Le Seigneur –Glorifié soit-Il – nous apprend dans ce Verset que le sacrifice offert en dehors de Dieu, est de l'association au même titre que la prière consacrée en dehors de Dieu… le Très Haut nous apprend aussi :






« Nous t'avons offert le Kawthar (qui un fleuve du Paradis), alors prie ton Seigneur et immole (en Son Nom) »

(Sourate El Kaouthar verset 1 et 2)




Le Seigneur a ordonné à Son Prophète à travers cette noble sourate de prier Dieu, et d'immoler en Son honneur, contrairement aux polythéistes, qui se prosternent et sacrifient par dévotion à d'autres que Lui. Allah a proclamé :






« Ton Seigneur a prescrit que vous devez uniquement l'adorer »

(Sourate El-Isra verset 23)






« Il leur a uniquement été ordonné d'adorer Dieu fidèles et fervents en Lui vouant le culte exclusif »

(Sourate El-Bayina verset 5)

Les versets venus dans ce sens sont très nombreux. Si l’on sait que l'immolation est un acte d'adoration, il faut donc le dévouer à Dieu exclusivement. Ainsi, dans Sahih Mouslim, selon le Prince des Croyants 'Ali ibn Abou Taleb (que Dieu l'agrée) le Messager de Dieu (que le Salut de Dieu et Ses prières soient sur lui) a dit :

« Dieu maudit quiconque égorge pour un autre que Lui. »

Concernant l'expression : « J'implore Dieu par le droit que concèdent certains élus ou le Prophète, ou par le rang de certains élus ou du Prophète », elle ne constitue pas de l'association en elle-même. Néanmoins, pour la plupart des savants, c’est une innovation et un moyen de faire parvenir à l'Association. En effet, l'invocation est une adoration qui doit s'effectuer de façon strictement conforme. Aucune référence prophétique n'est venue stipuler la légitimité ou autoriser les Sollicitations Divines par le droit ou le rang de qui que ce soit parmi les créatures de Dieu. Il n'est donc pas concevable pour un musulman digne de ce nom d'innover une forme de Sollicitation non légiférée par le Seigneur Tout Puissant :






« Ou bien ont-ils des associés pour leur légiférer dans le culte (la religion) ce que Dieu n'a point autorisé »

(Sourate ach-Shoura verset 21)




Par ailleurs, le Prophète (Que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) a dit :

« Quiconque innove dans nos enseignements, ce qui n'en fait pas partie, se le verra refusé. »

Rapporté par el Boukhari et Mouslim. Dans une version de Mouslim, qu’el Boukhari a introduit dans son livre en suspend en étant formel à son sujet :

« Quiconque accompli une oeuvre non conforme à nos enseignements, se le verra refusé. »

L'expression « se le verra refusé » signifie que son action sera refusée et réfutée ; elle ne sera donc pas acceptée et sera retournée à son auteur. Il est donc impératif que les musulmans se conforment à la Législation Divine, et se méfient des inventions innovées par les gens. Quant aux Sollicitations Légitimes, elles correspondent à Solliciter le Seigneur par Ses Noms et Attributs, par l'unicité dans l'adoration, les bonnes œuvres, la foi en Dieu et en Son Messager, l'amour de Dieu et de Son Messager, et toute bonne action et dévouement. Certes Dieu Seul garantit la réussite !




Le recueil des fatwas du cheikh Abdel Aziz Ben Baz

Tome 13 page 312